- incinérer
-
incinérer [ ɛ̃sinere ] v. tr. <conjug. : 6> ♦ Réduire en cendres. Incinérer des ordures. ⇒ brûler. — Spécialt Détruire (un cadavre) par le feu et garder des cendres du défunt. Il veut se faire incinérer après sa mort. Par ext. Brûler le cadavre de sa victime. « On retrouva enfouis, incinérés, les restes de ses victimes » (Colette).
● incinérer verbe transitif (bas latin incinerare, du latin classique cinis, -eris, cendre) Réduire quelque chose en cendres, le détruire par le feu : Incinérer les ordures ménagères. Faire brûler un cadavre. ● incinérer (difficultés) verbe transitif (bas latin incinerare, du latin classique cinis, -eris, cendre) Conjugaison Attention à l'accent, tantôt grave, tantôt aigu : il incinère, nous incinérons ; il incinéra.incinérerv. tr. Réduire en cendres. Incinérer des ordures.|| Spécial. Incinérer un cadavre.⇒INCINÉRER, verbe trans.[Le compl. désigne une substance animale ou végétale] Réduire en cendres, en particulier, en chimie, dans le but d'analyser les cendres. Si on incinère de la levure, on constate qu'elle renferme des matières minérales (BOULLANGER, Malt., brass., 1934, p. 388) :• 1. Soumis à l'action du feu et à l'air libre, ils [les poils de tous ces animaux] se fondent ou se liquéfient d'abord en se boursouflant; ils donnent ensuite une flamme blanche et se réduisent en charbon noir, très-difficile à incinérer.CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 603.— En partic. Brûler le corps d'un mort afin de le réduire en cendres. Les gens qui se font incinérer s'imaginent que, réduits en cendres, ils échapperont à Dieu. Un dégoût exquis (RENARD, Journal, 1900, p. 601) :• 2. Mme Bulteau s'est fait incinérer, puis elle sera enterrée, et plus tard, auprès d'elle, Gonse (...). Mais lui ne se fera pas brûler, et il dit avec désespoir : — Je serai étendu près d'elle, mais nous n'aurons plus la même forme.BARRÈS, Cahiers, t. 14, 1922, p. 160.Prononc. et Orth. : [
], (il) incinère [
]. Att. ds Ac. dep. 1835. Conjug. : devant syll. muette, change é en è sauf au fut. et au cond. : incinérerai(s). Étymol. et Hist. 1. 1488 [éd. 1491] « réduire en cendres » (La Mer des histoires, I, 29b ds Rom. Forsch. t. 32, p. 82); 2. début du XVIe s. « id. (un cadavre) » (J. D'AUTON, Chronique, ms. B.N. fr. 5082, f° 110 v° ds GDF. Compl.). Empr. au lat. médiév. incinerare « réduire en cendres » (XIIIe s. ds BLAISE Latin. Med. Aev.; NIERM.), également attesté au sens 2 (XIIe s., ibid.). Fréq. abs. littér. : 18.DÉR. Incinérateur, subst. masc. Appareil en forme de four servant à incinérer des détritus combustibles, en particulier des déchets solides résiduels et des ordures ménagères. Les incinérateurs d'ordures (Lar. mén. 1926, p. 466). — [
]. — 1re attest. 1902 (Nouv. Lar. ill.); de incinérer, suff. -(at)eur2.incinérer [ɛ̃sineʀe] v. tr. [CONJUG. céder.]ÉTYM. 1488, repris v. 1830; bas lat. (médical) incinerare, de in- « vers, dans », et cinis, cineris « cendre » (→ Cinéraire).❖1 Réduire en cendres, brûler complètement. || Incinérer des plantes marines.2 (Déb. XVIe). Détruire (un cadavre) par le feu. || Il veut se faire incinérer, et non pas enterrer (⇒ Crémation, incinération, 2.).1 Patrick Mahon fut un assassin qu'on oublie. Il faisait, dans sa paisible province anglaise, disparaître des jeunes filles, des jeunes femmes. On retrouva enfouis, incinérés, les restes de ses victimes.Colette, Belles saisons, Mes cahiers, p. 198.2 (…) le bonhomme dut grimper jusqu'à la nécropole et comme, par une opiniâtre révérence pour les principes de sa jeunesse, il tenait à faire incinérer le petit corps, il dut, pendant une heure, supporter l'affreux silence de la fausse chapelle, pareille, en sa hideur, à quelque bâtisse d'exposition.G. Duhamel, Salavin, V, XXIII.❖DÉR. Incinérateur.
Encyclopédie Universelle. 2012.
